La maladie de Cushing chez le cheval
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La maladie de Cushing chez le cheval

Lorsque le cheval vieillit, il devient sujet à plusieurs maladies. C’est notamment le cas de la maladie de Cushing. Cette pathologie est très fréquente chez les équidés âgés, en particulier à partir de quinze ans. Effectivement, selon l’IFCE, on estime qu’environ 20% des chevaux de plus de 15 ans et 40% des chevaux de plus de 30 ans seraient atteints*. Si cette maladie est fréquente, elle se développe très progressivement et peut prendre beaucoup de temps avant de la diagnostiquer. Découvrons ensemble comment gérer la maladie de Cushing et ses symptômes ! 

Cheval atteint de la maladie de Cushing

Qu’est-ce que la maladie de Cushing ?

Le syndrome de Cushing est également connu sous le nom de dysfonctionnement intermédiaire hypophysaire de Pars (PPID). C’est une maladie liée au vieillissement du cheval, causée par un dérèglement hormonal. La maladie de Cushing affecte le plus souvent les races de poneys, mais les races plus grandes peuvent également être affectées. Cette pathologie apparaît généralement chez des chevaux âgés de 15 ans.

 

La maladie de Cushing chez le cheval est causée par une dégradation de certaines cellules nerveuses situées à la base du cerveau (hypothalamus). L’hypothalamus est relié à l’hypophyse, une autre glande localisée à la base du cerveau. Le syndrome de Cushing est une dégénérescence de l’hypothalamus, qui provoque un grossissement de l’hypophyse et qui ne joue plus son rôle de régulateur dans la production d’hormones. 

 

L’hypophyse produit alors une quantité anormale d’une protéine appelée ACTH. Cette dernière stimule ensuite la production d’hormones de « stress ». Ces hormones étant produites en trop grandes quantités vont influencer le métabolisme du glucose, des protéines, des lipides et et la régulation de l’immunité. Ces différents dérèglements sont responsables des différents symptômes ressentis par le cheval. C’est donc un réel effet boule de neige qui se produit à l’intérieur de l’organisme du cheval âgé. 

 

Quels sont les sympômes de la maladie de cushing ?

La maladie de Cushing est difficilement identifiable chez le cheval. Effectivement, les signes sont facilement repérables à partir d’un stade avancé de la maladie. Cependant, une prise en charge précoce permet une meilleure efficacité du traitement mais cela permet surtout de soulager le cheval et de lui éviter une issue fatale.

 

Néanmoins, les symptômes de cette maladie sont nombreux et comprennent différents signes.

 

Des symptômes dermatologiques

Les signes dermatologiques sont caractéristiques et facilement observables.

En effet, on remarque des anomalies au niveau des poils. Le pelage peut être anormalement long, emmêlé et bouclé quelle que soit la saison. C’est notamment au moment de la mue que ce signe est identifiable car elle peut être retardée ou incomplète.

On peut constater également une transpiration excessive, même après la tonte de l’animal.

 

Des symptômes locomoteurs

Le dérèglement hormonal provoqué par le syndrome de Cushing augmente notamment le taux de sucre dans le sang. Cela favorise l’apparition de fourbure chez le cheval, d’abcès aux pieds fréquents et des infections de la peau. Le principal signe de fourbure étant l’apparition de stries ou la croissance inégale de la corne.

 

Des signes généraux

Le syndrome de Cushing entraîne une amaigrissement général avec une fonte musculaire et l’apparition d’un ventre pendulaire. Les graisses sont réparties anormalement et on remarque la formation de tissus adipeux notamment au-dessus des yeux, du chignon et à la base de la queue.

De manière générale, cela entraîne une baisse de la performance. On peut constater également une léthargie, qui peut être confondue à tort avec le processus normal de vieillissement.

Dans le même temps, on peut observer une augmentation de la consommation d’eau. En parallèle, on constate une baisse de l’immunité.

Si vous soupçonnez que votre équidé peut avoir la maladie de Cushing, il est important de contacter rapidement votre vétérinaire afin d’obtenir un diagnostic confirmé.

 

 

Diagnostiquer la maladie de Cushing chez le cheval

Dès lors que certains signes cliniques commencent à apparaître chez votre cheval, le premier réflexe est de faire un diagnostic vétérinaire pour être sûr qu’il s’agisse bien du syndrome de Cushing.

Il s’agit de faire des analyses sanguines. Le test le plus fiable actuellement est le dosage de la protéine ACTH qui est sécrétée en excès par l’hypophyse chez les chevaux atteints.

 

Quel est le taux normal d’ACTH chez le cheval ?

  • ACTH inférieur à 35 pg/ml : valeur normale
  • ACTH compris entre 35 et 50 : douteux
  • ACTH supérieur à 50 : valeur augmentée
  • ACTH supérieur à 100 : PPID

 

D’autres tests hormonaux peuvent être réalisés en complément si les premiers résultats ne sont pas concluants, mais ces derniers restent néanmoins moins fiables que l’ACTH.

 

La maladie débute très progressivement et les premiers signes cliniques sont difficiles à déceler. C’est pourquoi, il est important de faire suivre régulièrement votre cheval âgé par un vétérinaire. En effet, une prise en charge précoce permettra de préserver la qualité de vie du cheval.

 

Comment gérer la maladie de Cushing du cheval ?

Traitement 

Le traitement spécifique du syndrome de Cushing a pour but de limiter la production excessive des dérivés de l’hypophyse afin d’améliorer le confort de vie du cheval et son état corporel, ainsi que de limiter les crises de fourbures et les risques d’infection. Ce traitement ne permet pas de guérir le cheval mais va améliorer sa qualité de vie et limiter les signes cliniques.

 

Actuellement le médicament ayant démontré les résultats les plus probants est le mésylate de Pergolide qui est disponible en spécialité vétérinaire (Prascend ND) sous forme de comprimés sécables. Cette molécule a un effet identique à la dopamine et va réguler la production d’ACTH par l’hypophyse.

Une administration quotidienne de l’ordre de 1 mg/500 kg est généralement prescrite mais reste à adapter en fonction de l’état général du cheval et des contrôles sanguins qui sont conseillés tous les 3 à 6 mois. Les effets secondaires à surveiller, relativement rares,  sont surtout digestifs (diarrhée, coliques..) et peuvent conduire à réduire le rythme du traitement.

 

Alimentation adaptée

Il n’existe pas de traitement pour enrayer le syndrome de Cushing. Effectivement, le traitement permet de soulager votre cheval et d’améliorer son confort de vie. Avec une gestion adaptée de la maladie, une nutrition appropriée et un traitement vétérinaire, de nombreux chevaux et poneys continuent d’avoir une vie confortable et active pendant plusieurs années.

 

Une fois la maladie diagnostiquée et le traitement mis en place par votre vétérinaire, il convient de gérer parfaitement l’alimentation de votre cheval. En effet, la gestion nutritionnelle des chevaux et des poneys atteints de la maladie de Cushing est très similaire à celle d’une fourbure. Elle doit donc se concentrer sur le maintien d’un poids adapté et sur une alimentation riche en fibres et pauvre en glucides non structuraux (NSC). En termes simples, NSC est la somme de l’amidon, des sucres et du fructane, la forme de stockage du sucre dans l’herbe et d’autres plantes. Il faut notamment être vigilant sur les périodes où l’herbe est riche en fructanes, principalement au printemps et à l’automne.

 

Les autres mesures thérapeutiques et hygiéniques à mettre en œuvre sont :

  • la tonte des poils,
  • l’adaptation de la ration alimentaire,
  • le traitement de la fourbure chronique et des abcès de pied,
  • un entretien régulier des tables dentaires.

 

Comment nourrir un cheval atteint de cushing ? 

Même si les rations alimentaires sont différentes selon chaque cheval, nous vous recommandons quelques astuces à appliquer si votre cheval est atteint de la maladie de Cushing :

  • Le fourrage doit être la base de la ration – pas moins de 1,5 % du poids corporel du cheval.
  • Idéalement, donnez à votre cheval un foin à faible teneur en sucre, et si nécessaire un aliment riche en fibres et matières grasses.
  • Trempez le foin pour réduire le taux de sucre.
  • Évitez les aliments à base de céréales (riche en amidon).
  • Effectuez tous les changements de régime alimentaire progressivement, y compris les changements de fourrage.
  • Maintenez un programme d’exercice régulier dans la mesure du possible.
  • Evitez les pâtures trop riches (attention à la mise à l’herbe).

 

L’alimentation joue un rôle important pour que votre cheval atteint du syndrome de Cushing puisse avoir une vie confortable. Vous pouvez retrouver la composition de nos aliments sur notre site internet et si vous avez des questions spécifiques à ce sujet, n’hésitez pas à contacter nos conseillers techniques.

 

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*Source : Equipedia.ifce